HISTORIQUE : DE 1871 A NOS JOURS

En août 1874, l'effectif de l'entreprise est de 2323 personnes. La fabrication du canon à balles et de ses munitions, l'étude pour l'améliorer sont des tâches définies pour l'atelier de Tarbes.

De 1914 à 1918, les effectifs atteignent 16 000 personnes qui travaillent en 3x8 pour faire face aux commandes de guerre.

Les femmes et les jeunes de 13 à 18 ans, sont embauchés.

Durant cette période, la population de la ville passe de 28 000 à 46 000 habitants.

L'A.T.S. est le premier à fabriquer la bombe d'aviation de 50kg en transformant un obus de 155.

Une annexe de l'entreprise est installée à Pau où travaillent 1193 personnes.

En 1919, l'effectif est réduit. Seuls restent celles et ceux qui travaillaient à l'A.T.S. avant la guerre. L'horaire redevient normal à 48 heures hebdomadaires.

Les fabrications de temps de paix, comprennent à l'A.T.S., outre les matériels militaires classiques, des cuisines roulantes, des machines civiles comme des fraiseuses, des machines à hacher le tabac, mais aussi des pièces diverses pour les chemins de fer (wagons), toute une gamme d'outils d'atelier...

Suite à une succession d'accidents par explosion dans l'enceinte de l'établissement qui ont fait 9 tués et 119 blessés, un nouveau magasin à explosifs (Pyrotechnie) est construit à l'extérieur, isolé.

En 1922, le Ministre de la guerre fait savoir que les fabrications civiles sont interrompues, l'A.T.S. ne devra vivre que de commandes de guerre.

L'A.T.S. occupe 66 hectares et dispose de 1050 machines-outil.

De 1932 à 1939, l'effectif croît ou décroît selon les commandes. Au milieu de 1939, il se situe autour de 2300 salariés travaillant 40 heures par semaine.

En juin 1940, l'armistice met fin aux commandes françaises d'armement. Certaines productions passent sous contrôle de l'autorité allemande.

Des fabrications civiles reviennent : gazogènes, outils, matériel de cuisine et vélos.

En février 1942, les allemands font fabriquer à l'ATS des munitions sous contrôle d'une firme allemande. 

Mais les travailleurs tarbais sont loin des rendements souhaités par les occupants. Un sabotage a même lieu détruisant les machines de production de canons.

De nombreux arsenalistes participent aux maquis de Bigorre. L'absentéisme chronique est de 40% avec des pointes à 70%. L'effectif passe de 2200 en 1942 à 2730 en juillet 1944.

Après la Libération, les membres de la Résistance de l'A.T.S, le personnel supérieur d'encadrement et les ingénieurs qui ne sont pas arrêtés pour suspicion de collaboration, une délégation CGT, une délégation des syndicats de maîtrise et les employés de l'établissement constituent un conseil d'administration provisoire.

L'arrêt des commandes allemandes est immédiat.

L'administrateur délégué relance les activités de l'infanterie, les réparations d'armes et de véhicules pour les groupes issus de la Résistance, les offres de services.

En mai 1945, l'activité du Conseil d'Administration s'achève. Un ingénieur militaire prend la direction.

Les commandes de reconversion sont majoritaires et complètent les fabrications militaires. C'est ainsi que l'A.T.S. fabrique des tracteurs, des cisailles à guillotine, des tours "progrès", des fraiseuses, des machines à fileter "cri-dan".

En 1950, des activités civiles sont, encore, interrompues et l'A.T.S est chargé des programmes d'artillerie et de leurs munitions (obusier 155 et une chaîne pour ces obus : 300 000  par an).

En 1958, il est mis fin à la chaine d'obus, et les cadences pour l'infanterie sont réduites. L'effectif passe à environ 2620 salariés.

En octobre 1959, l'usine fabrique le "coronographe", qui sert à observer la couronne solaire, pour le Pic du Midi de Bigorre.

La collaboration entre les ateliers de Bourges et de Tarbes permet la fabrication de nouveaux matériels qui succèdent progressivement aux matériels étrangers (USA et Allemagne) qu'utilise l'Armée Française.

Des commandes civiles sont passées à l'atelier de Tarbes.

Des tracteurs "tract continental 45" sont construits, à 1100 exemplaires en 1958. Des machines "cri-dan", au nombre de 310, sont exportées dans 18 pays. Diverses pièces sont fabriquées dans l'usine bigourdane pour les avions "super mystère" et "caravelle", des arbres porte-hélice pour la construction navale (le France). La confection de montures de lunettes astronomiques et du télescope "Gentilli" pour le Pic du Midi de Bigorre est faite dans l'atelier tarbais.

En 1960 l'effectif remonte à 2700 personnes. La modernisation décidée cette année-là permet de travailler sur les fusées (Véronique), sur les lance-satellites (ELDO), les radars, les centrales nucléaires.

Pour l'armée, des nouvelles fabrications apparaissent : passerelles pour l'infanterie, tourelles AMX 30, vedettes de pontage "ANJOU", tube périscope pour les sous-marins.

En avril 1971 le Ministre de la Défense (Mr Debré), venu commémorer les 100 ans de l'A.T.S déclare "...l'avenir est assuré pour 20 ans. La vocation de l'A.T.S est essentiellement militaire, mais dans les créneaux disponibles, il lui reste à se battre dans le secteur public...".

En 1971, le GIAT est créé. 

Le 14 décembre 1989, la loi décidant de sa transformation est votée alors que l'effectif est à plus de 3000 salariés.

En 1993 la décision d'enlever les tourelles du Char Leclerc du Centre de Tarbes, prise par la Direction générale et le Ministère est repoussée par la lutte des salariés. Cela aurait pu signifier la fin de l'Arsenal.

En 1999, l'usinage des "forges de Tarbes" (ex obuserie) est fermé supprimant une centaine d'emplois. Aujourd'hui 70 salariés forgent quelques obus et du matériel civil (Industrie Pétrolière par exemple).

Depuis plus de 10 ans , comme les autres centres de la société, l'A.T.S rebaptisé CTA, subit des "Plans Sociaux" successifs pour arriver en septembre 2002 à 863 employés et un avenir flou avec uniquement des commandes militaires (surtout tourelles Leclerc) et quelques rares productions civiles ou projets.